Contre-indications

Un rapport de la Haute Autorité de Santé www.has-sante.fr (2008) précise les conditions de la mise en œuvre des actes d’implantologie orale (locaux techniques, manœuvres thérapeutiques, protection et suivi du malade, …) complété par un rapport en juillet 2012 de la Société française de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale concernant la proximité de prescription des biphosphonates et implants dentaires.

Contre-indications absolues

  • Les maladies cardiaques touchant les valves (valvulopathies), infarctus récent, insuffisance cardiaque sévère, cardiomyopathies
  • Cancer en évolution, certaines maladies osseuses (ostéomalacie, Paget, maladie des os de verre, …)
  • Certaines maladies immunologiques, traitements immuno-suppresseurs, SIDA déclaré, transplant d’organe en attente
  • Certaines maladies psychiatriques
  • Maxillaires fortement irradiés (traitement par radiothérapie)
  • Traitements de l’ostéoporose ou de certains cancers par biphospnonates en INJECTABLE SURTOUT, même plusieurs années auparavant.

Contre-indications relatives (l’indication se fera au cas par cas avec prudence)

  • Le diabète (surtout insulino-dépendant)
  • L’angine de poitrine (angor)
  • Séropositivité (contre-indication absolue pour le SIDA déclaré)
  • La consommation importante de tabac
  • Certaines maladies psychiatriques
  • La radiothérapie cervico-faciale (en fonction de la zone, quantité de rayons, localisation de la lésion cancéreuse, …)
  • Certaines maladies auto-immunes
  • Toxicomanie et alcoolisme
  • Grossesse

Attention
Les enfants : pas avant la fin de la croissance des maxillaires (en général 17-18 ans). Par contre, l’age avancé ne pose pas de problème si l’état général est bon.

Contre-indications locales (l’indication se fera au cas par cas avec prudence)

  • Un os en quantité insuffisante
  • Certaines maladies de la muqueuse de la bouche
  • Maladies parodontales :il faut assainir les gencives et stabiliser la maladie préalablement
  • Bruxisme sévère
  • Un rapport d’occlusion (entre les dents du haut et du bas) déséquilibré
  • Des infections aux dents voisines (poches, kystes, granulomes), une importante sinusite
  • Une mauvaise hygiène de la bouche et des dents

Complications possibles lors d’une pose d’implant(s)

Les complications immédiates

Risque anesthésique

Bien que sous anesthésie locale dans l’immense majorité des cas, le risque anesthésique n’est jamais nul.

Non ostéo-intégration de l’implant

Il se traduit dans les semaines ou mois qui suivent la pose de l’implant.
Le matériau utilisé est du titane pur, dont les propriétés physiques et biologiques sont très bien connues et utilisé depuis de nombreuses années en chirurgie orthopédique. Il est très bien toléré par l’organisme et aucune réaction de rejet ou d’allergie n’a été rapportée jusqu’ici. Les causes ne sont pas toujours identifiées, cependant tabac et hygiène jouent un rôle non négligeable. Globalement cela touche 5% des implants posés. La réussite à 100% n’existe pas pour les traitements implantaires. Si c’est possible, on peut reposer un implant dans le même site quelques semaines ou mois plus tard, et bien souvent, cette 2ème tentative est couronnée de succès.

Les infections

L’infection post-opératoire est rare. Il s’agit soit d’un abcès de voisinage, soit (beaucoup plus rare) d’une infection des tissus mous autour de l’os de la mâchoire. Une antibiothérapie est prescrite avant l’intervention. Il faut éviter d’opérer quand l’organisme est affaibli.

Hémorragies

Comme pour toute chirurgie buccale, il peut y avoir une hémorragie ou un hématome, sans gravité toutefois dans l’immense majorité des cas.

Lésion des nerfs

Au niveau de la mâchoire inférieure (mandibule) se trouve le nerf sensitif de la lèvre et du menton qui chemine dans l’os (dans la région des prémolaires et des molaires). C’est pour cela qu’une tomographie (scanner) est prescrite afin de bien le localiser. Très rarement le nerf peut être touché, lors de la pose ou après par un hématome ou oedème compressif. Cela se traduit par une baisse de la sensibilité de la lèvre et du menton (pas d’une paralysie). Généralement, par un traitement adéquat, ces troubles sont réversibles. Exceptionnellement, il peut y avoir aussi une lésion du nerf lingual qui donne une anesthésie du bord de la langue.

Les complications tardives

L’échec tardif – plusieurs années après la pose – peut être dû à des facteurs mécaniques, à un déchaussement de l’implant (comme pour une dent naturelle), à un manque d’hygiène ou à un état
général déficient. Cela se traduit par la perte de l’implant (qui ne tient plus) ou plus rarement une fracture de celui-ci. D’où l’importance d’une hygiène très rigoureuse et de visites de contrôle régulières.

Informations concernant les contre-indications aux traitements chirurgicaux parodontaux

(sources : HAS, 2013 et Bouchard & al, 2015)

Risques associés au traitement parodontal

  • Infectieux (cardiopathies congénitales, endocardite bactérienne, patients transplantés/valvulaires) : Antibioprophilaxie obligatoire
  • Hémorragiques : Comme pour tout acte chirurgical mais excessivement réduit aujourd’hui car les actes pratiqués sont dans leur ensemble moins invasifs, plus minimalistes que dans le passé. La prescription de bilans biologiques peut être indispensable chez certains patients présentant des pathologies générales ou agés :
    • Patients sous anti-aggregants plaquettaires : arrêt non justifié (dose de 75 à 325 mg/j)
    • Patients sous anti vitaminiques K : Poursuite du traitement sauf si risque médical associé. Un traitement médical relai peut être envisagé
    • Patients sous nouveaux anti-coagulants (NACO) : Il n’est pas nécessaire de suspendre le traitement pour un acte non-chirurgical. Il faut arrêter le traitement 24 h avant une intervention de chirurgie parodontale
    • Patients diabétique non équilibré : Antibioprophylaxie
    • Pas de traitement parodontal chirurgical chez la femme enceinte, ni les enfants en bas âge

Complications

En dehors des précautions évoquées ci-dessus, une prescription médicamenteuse postopératoire adaptée et des recommandations d’usage doivent être apportées en fonction des patients et leurs situations cliniques particulières. Il existe peu de complications (douleurs, œdèmes) dans les conditions de réalisation actuelles de ses actes chirurgicaux. L’usage courant oriente la prescription vers des antibiotiques à large spectre,du paracétamol, exceptionnellement des anti-inflammatoires. Une attention particulière pour les patients fortement tabagiques.